Le mercredi 26 novembre 2025, les membres de la Fédération TIC, conduits par le Président Michel Djombo ont été auditionnés par la Commission Économie et Finances (EcoFin) de l’Assemblée nationale, dans le cadre de l’examen du Projet de Loi de Finances (PLF) 2026. Cette rencontre stratégique a permis au secteur des télécommunications d’exposer ses préoccupations majeures face à des mesures fiscales susceptibles d’impacter durablement le développement du numérique au Congo.
Deux dispositions au cœur des préoccupations du secteur
La Fédération TIC a attiré l’attention des parlementaires sur deux propositions du PLF 2026 :
Pour la Fédération, ces mesures risquent de fragiliser un secteur déjà fortement taxé, dont la charge fiscale globale pourrait atteindre près de 60 % du chiffre d’affaires, dans un environnement marqué par la hausse des coûts de l’énergie, des équipements et par des besoins d’investissements permanents.
Inclusion numérique, pouvoir d’achat et compétitivité
Les échanges ont mis en lumière quatre impacts majeurs attendus :
Investissement et couverture numérique en jeu
Sur la RG, la Fédération a rappelé qu’elle avait déjà augmenté en 2023 (de 3 % à 4 %). Un nouveau relèvement à 6 % représenterait une hausse de 50 % en deux ans, avec un coût estimé à plus de 4 milliards FCFA par an pour le secteur. À court terme, les opérateurs pourraient être contraints de réduire leurs investissements de 10 à 15 % par an, affectant directement :
La Fédération a également rappelé que dans la majorité des pays africains, la redevance sectorielle se situe entre 2 et 3 % du chiffre d’affaires, et que plusieurs États ont fait le choix de mécanismes incitatifs pour stimuler l’investissement.
La téléphonie n’est pas un produit de luxe
Concernant les droits d’accises, la Fédération TIC a fermement rejeté l’assimilation de la connectivité à des biens de consommation de luxe. Dans aucun pays de la CEMAC, les communications électroniques ne sont soumises aux droits d’accises. À l’international, les bonnes pratiques recommandées par la GSMA et observées dans les pays de l’OCDE vont dans le sens d’une neutralité fiscale sur les services numériques pour soutenir l’innovation et la croissance.
L’exemple du Kenya a été cité pour illustrer les effets contreproductifs d’une telle politique : une augmentation des accises a entraîné une hausse des prix, une baisse de la consommation et, paradoxalement, un recul des recettes fiscales.
Les propositions de la Fédération TIC
Au terme de son intervention, la Fédération a formulé deux recommandations fortes
Un message clair aux décideurs
En conclusion, la Fédération TIC a rappelé que le numérique n’est pas un secteur de consommation, mais un levier de production, d’emploi et de transformation économique. Une fiscalité excessive sur la connectivité équivaut à taxer la croissance future.
Elle a réaffirmé sa pleine disponibilité à poursuivre le dialogue avec les pouvoirs publics afin de construire une trajectoire fiscale équilibrée, conciliant les exigences budgétaires de l’État et la nécessité de bâtir une économie congolaise résolument numérique.
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